BOLIVIE : A la découverte des hautes contrées Boliviennes !
- Sophie
- 2 août 2019
- 7 min de lecture

« Pays de tous les superlatifs pour sa beauté naturelle, à la fois accidenté et complexe, aux abords parfois bruts et frustres, la Bolivie est l’une des nations les plus diverses et les plus paradoxales d’Amérique latine. »
Aller je reprends ma plume, il est temps que je vous raconte la suite de nos aventures en Bolivie. Pour commencer, c’est un pays bien différent de ceux déjà traversés.
Alors que nous n’avions pas vraiment quitté notre mode de vie Européen (du fait d’un mode de vie assez similaire en Argentine et au Chili), ici nous sommes confrontés à un vrai dépaysement.
Sur le plan culturel déjà, puisque ici vivent de nombreuses populations (Quechua, Aymara, Uru…) aux cultures différentes, ne parlant pas la même langue et chez qui les croyances et les traditions remontent bien souvent au temps des Incas. Chaque costume coloré croisé en chemin nous le rappelle.

Et puis c’est un pays sauvage où les paysages sont brut, et où l’altitude rend la vie dure.
Dans un premier temps, nous sommes intimidés par leur visage dur, fermé et marqué par le temps. Puis nous apprenons à connaitre chacune de ces vies, et à se faire apprivoiser. Chaque sourire se mérite, et lorsqu’on en saisi un qui nous est offert, c’est un peu comme une petite victoire pour nous : « les gringos », comme ils disent.
Ici, pas un jour, pas une seconde ne passe sans aventure. Rien que de chercher son chemin pour descendre des hauteurs ou rejoindre une ville peut tenir du défi. Même notre mode d’alimentation est bousculé au grand dam de nos intestins qui ne s’en sont toujours pas remis…
Bref, nouveau pays : nouveau défi !
Après avoir rêvés un peu sur le beau Salar d’Uyuni, nous revenons à la réalité et reprenons la route pour atteindre Sucre : « la ville blanche ».

En chemin, nous traversons l’impressionnante ville de Potosi perchée à 4070m.
Les conquistadors n’ont jamais trouvé l’Eldorado mais se sont emparés de Potosi et de son Cerro Rico « un mont riche » rempli d’argent !
C’est ce précieux minerai qui battit la réputation de cette ville qui fut pendant des années, la cité la plus grande et la plus riche des Amériques. Pourtant ce minerai était extrait dans des conditions abominables… Puis une fois que le minerai commença à s’épuiser, et que le cours de l’argent chuta brutalement, la ville tomba dans l’oubli et le déclin, et sa population dans la misère.
Actuellement, la plupart des exploitations appartiennent à des coopératives de mineurs. Malgré tout ils travaillent dans des conditions qui n’ont guère changé depuis l’époque coloniale.
Rien qu’en traversant la ville nous sommes saisis au cœur par la pauvreté, la pollution, et les montagnes de déchets qui bordent les routes. D’autant plus qu’à cet altitude, respirer le bon air est précieux ! Nous n’avons pas prévu de nous y arrêter mais je crois que même si nous ne l’avons pas visité, je ne pourrais pas l’oublier…
Après 8 longues heures de voiture à travers les routes de montagnes, nous posons notre bivouac sur le parking d’Isabella à Sucre à 2750m. OUF !
Isabella vit là avec son fils et dispose d’un parking à l’arrière de sa maison pour les voyageurs. Elle a le cœur sur la main ! Elle nous laisse utiliser sa douche et ses toilettes et va être disponible et de bons conseils durant tout notre séjour ici. Une étape qui tombe à pic, nous avons besoin de repos.
Personnellement, après un mois en altitude, et probablement un ou deux repas dans les boui-boui locaux, j’ai la tête et l’estomac en vrac. Je reste deux jours entiers au lit avant d’arpenter les rues de cette belle ville.
Nous allons y passer une semaine.
Au programme : visite de ses belles églises, halte dans ses jolies boutiques de souvenirs colorés et dégustations de mets délicieux dans ses nombreux restaurants. Nous partageons notamment un repas avec Camille et Martin et échangeons sur nos aventures avant leur départ.
Nous arpentons nos premiers marchés locaux, pleins d’agitations et y faisons aussi le plein de vitamines en savourant d’énormes smoothies de fruits frais !
Par contre, je n'ai malheureusement pas pu visiter son célèbre « muséo del sombrero » dont on m’avait tant parlé, fermé pour cause de rénovation… :-(.
Seule la boutique était ouverte, alors je les ai tous essayé !
Thibault profite d’être ville pour faire le tour des "repuestos" à la recherche d’une poignée de porte ou d’une serrure, et moi je bénéficie des mains habiles d’un couturier bolivien pour recoudre enfin mes deux pantalons usés et renforcer notre moustiquaire.
Comme vous le voyez notre semaine est bien chargée.
Mais le fait le plus marquant de notre séjour à Sucre est l’arrivée en France de mon filleul Arthur qui pointe enfin le bout de son nez, après 9 long mois d’attente, dans la soirée du 26 avril !!! Évènement que je n’aurais raté sous aucun prétexte et que je suis même en direct, impatiente et excitée, depuis mon banc sur la place centrale !

Holà Nino ;-) ! Bienvenue dans ce joli monde !
Comme c’est notre dernier soir ici, pour fêter ça, nous nous offrons un diner de rois, dans un petit restaurant sans prétention mais digne d’un bon restaurant gastronomique en France.
Au menu : 6 plats accompagnés de 6 alcools choisis avec goût par le grand chef qui nous honore de sa présence à chaque plat pour nous expliquer sa cuisine traditionnelle.
Nous sommes cocoonés, et c’est un régal !
Au milieu du diner, un énorme orage éclate, et coupe le courant. Tout devient noir dans le restaurant, nous ne voyons même plus le bout de notre fourchette.
De notre côté, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à la voiture et aux dégâts qu’une telle pluie va entrainer dans l’habitacle… Nous n’avons pas pris le temps de relever les tapis à l’avant et de protéger les ouvertures avant de partir. Tout n’étant pas complètement étanche, l’eau s’infiltre vite…
Mais devant l’entrain de l’équipe du restaurant à nous faire passer une soirée inoubliable, nous chassons vite ces idées de nos têtes et profitons de ce joli moment à la lueur des bougies :-).
Et nous avions bien raison puisqu’à notre retour au parking, la pluie s’est arrêtée et aucune grosse fuite n’est à déplorer ! OUF !
Au réveil, le soleil est de nouveau de la partie et pour nous il est temps de repartir. Nous plions bagages, saluons nos colocataires de parking (notamment une famille d’allemands adorables qui m’ont soigné à coup de feuille de coca ;-) ), faisons nos adieux et remerciements à Isabella et mettons le moteur en marche.
Une longue route nous attend pour atteindre les ruines Incas d’Incallajta. A en croire le guide ces ruines c’est un peu le Machu Picchu de la Bolivie alors nous décidons d’allonger notre route pour y passer.
Mais ce petit détour va se révéler être bien plus long et fastidieux que prévu ! Il va nous falloir une journée entière sur des pistes de montagnes hors des sentiers battus pour atteindre à la tombée de la nuit l’entrée du site.
Néanmoins la route et belle, et en chemin nous traversons de joli villages, isolés de tout, où les cochons, les vaches et les poules vadrouillent à tout va ! Impossible de savoir à quoi cela ressemble avant demain alors nous nous arrêtons sur une petite aire de camping, abandonnée, pour passer la nuit.
Nuit qui ne sera pas très reposante puisque nous sommes aux aguets. Une voiture vient de se garer sur le sentier juste à côté de notre bivouac, phares éteins… au milieu de nulle part, la situation nous parait louche. Mais nous sommes bien trop méfiants puisque hormis la peur qui nous a troublé le sommeil, ses passagers ne sont pas venus nous embêter…
A la lueur du jour tout est calme. Pas un chat, pas un bruit. Les yeux gonflés mais soulagés nous entamons notre montée vers les ruines.
Nous qui nous attendions à une forteresse Inca cachée dans les hauteurs nous allons être bien déçus… Faute de moyen, le site est à l’abandon et se résume à quelques pierres entassées où l’on doit vraiment faire preuve d’imagination pour reconstituer la moindre construction... ou la moindre momie :-) !
Hormis la cahute des gardiens du site qui réclame les droits d’entrée, et une jolie cascade en chemin, la balade est de courte durée.
Dépités d’avoir parcouru autant de kilomètres pour ça, nous ne perdons pas une minute de plus et filons jusqu’à Cochabamba, prochaine ville de notre itinéraire.
A notre arrivée, la ville grouille de monde et nous avons du mal à nous frayer un chemin au milieu de toute cette agitation et de son marché noir de monde ! Un petit bain de foule local pour notre Toy. Nous décidons de sortir de la ville et trouvons un joli camping qui sera notre havre de paix pour les 3 jours suivants.
Hamac, jardin fleuri, petit déjeuner inclus, douches chaudes, le pied !
Un peu de confort et de réconfort puisque nous allons vite repartir dans le cycle infernal des réparations couteuses !
En effet, depuis la veille, nos freins font un drôle de bruit et pour en avoir le cœur net, Thibault file au garage le plus proche. Après une journée éreintante où il se fait balader de magasins en magasins, il rentre tout penaud avec la facture… Plaquettes de freins + étriers changés : encore un coup dur pour notre budget.
Mais bon, sur les routes boliviennes mieux vaut ne pas lésiner sur l’état des freins !
Une fois la pilule avalée, nous nous consolons en sirotant une bonne bouteille de vin autour d’un diner avec Greg et Lauren, deux Américains venus de San Francisco et voyageant dans un joli combi alias « the romantic car » !
Une soirée en Anglais pour nous changer les idées et faire travailler nos méninges ! Ben oui parce que passer du Français à l’Espagnol n’est pas toujours aisé mais rajoutez l’Anglais à tout ça, parfois ça fait de sacré mélange et des beaux fous-rires !
Je profite aussi de la bonne connexion du camping pour réserver nos billets pour le Machu Picchu. Le voyage n’est pas fini et bientôt s’ouvriront à nous les portes du Pérou et de ce mythique site Inca ! Et heureusement que nous faisons ça maintenant car à quelques jours près tout était complet !
Aller assez bavardé, une fois tout réparé, nous repartons.

A suivre :
- Notre épopée dans les rues de La Paz : capitale la plus haute du monde,
- Mes états d’âmes lors de notre descente sur la mythique « Ruta de la Muerte » et
- L’ambiance festive de Copacabana au bord du Lac Titicaca !
Tout un programme :-) !
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