Chili. Dernière Partie : Le Désert D'Atacama
- Sophie
- 1 juil. 2019
- 7 min de lecture

Nous sommes le 8 avril et nous attaquons la fin de notre périple au Chili. Après s’être fait dépouillés de nos fruits, légumes, fromages et charcuterie (tout juste achetés en Argentine), nous franchissons la frontière Chilienne au niveau du Paso Jama. Et pour finir en beauté, direction San Pedro de Atacama !
Malgré l’attraction touristique impressionnante de cette ville, et les prix élevés qui en découlent, nous trouvons un joli camping pour nous reposer.
Les passages de frontière sont toujours un peu fatigants, on peut y passer en coup de vent ou (comme cette fois-là) se faire fouiller nos affaires et y rester un peu plus longtemps… Bref nous sommes contents de prendre une bonne douche puis de savourer un petit barbecue au coin du feu avant une bonne nuit réparatrice… ou presque parce qu’avec les allers et venues nocturnes des autres voyageurs et notre place exposée sur le petit parking nous sommes aux premières loges !
Peu importe, nous en profitons pour nous lever tôt et filer visiter les lagunes de l’altiplano.
Après pas mal de kilomètres et une montée progressive jusqu’à 4200m d’altitude, nous découvrons ces deux lagunes turquoise, dominées par les sommets enneigés des volcans, où se prélassent des flamants roses, et où viennent boire les vigognes.

Même si tout est très balisé et qu’au moindre faux pas les gardiens du parc se mettent à vous siffler, le décor en vaut la peine ! Et l’essoufflement aussi :-) ! Surtout que par hasard en route nous retrouvons Odile et Bernard, le couple de retraités avec qui nous avions fait Noël ! Même ici le monde est petit !
Ensuite nous reprenons la route et visitons le Salar de Chaxa. Une belle étendue de sel où se reflète une immense lagune, site de nidification des flamants roses.

Trois des cinq espèces connues (flamants de James, du Chili et des Andes) fréquentent ce lac en compagnie d’une multitude d’oiseaux. Ils se nourrissent ici de minuscules crevettes, leur donnant cette jolie couleur rosée. La lumière est magnifique !
Le soir, nous voulons dormir dans les dunes de sables repérées en route.
Mais au vue des malheureux qui y ont abandonné leur véhicule, et de l’absence de protection pour le vent, nous revenons sur nos plans et trouvons un bivouac sauvage au milieu d’une « quebrada ».
Nous sommes une fois de plus seul au monde face à un ciel incroyable !
La région d’Atacama est célèbre pour ses observatoires qui attirent des milliers de touristes (notamment la visite guidée d’Alain Maury, astronome français. Ou encore l’énorme observatoire de l’ALMA). Mais ayant déjà vécu une expérience similaire dans la vallée de l’Elqui, nous nous contentons d’une jolie soirée en amoureux sous les étoiles filantes.
Le lendemain, nous ne perdons pas de temps et filons visiter la vallée de la Luna et la vallée de la Muerte.

Drôles de noms me direz-vous, en réalité très bien choisis puisque nous traversons un paysage désertique où roches et dunes de sables se mélangent rendant le décor lunaire !
Le soleil tape fort, nous sommes vite fatigués et ne faisons qu’une petite partie de la vallée de la lune (et puis de toute façon l’après-midi, seul les cars de touristes sont autorisés à y entrer…). D’un commun accord nous décidons de reprendre la route.
A 95km de là se dresse, à 4300m d’altitude, le plus haut champ de geysers du monde. Apparemment le mieux c’est dans le petit matin glacial, lorsque la différence de température permet d’admirer la formation de cheminées de vapeur.

Nous faisons une petite halte au bord d’une rivière pour se laver, déjeuner et faire une petite sieste puis atteignons notre but en fin d’après-midi.

Nous sommes à 4300m, le vent s’est levé, nous n’avons pas prévu de faire long feu vu que le plus beau du spectacle sera demain matin vers 7h !
Alors que nous attaquons notre diner, blottis au chaud, nos voisins ne se sentent pas bien du tout. C’est une famille de Français avec deux enfants. Ils sont arrivés en début de journée ne faisant aucune acclimatation et sont malheureusement en prise au mal aigu des montagnes ! A la vue de leur état assez préoccupant, je leur conseille vivement de redescendre. Mais la nuit est déjà là et ils ont une tente et beaucoup d’affaires à replier… Dans un premier temps je fais face à un refus.
Juste à côté se tient le centre d’accueil touristique des geysers et par chance une médecin Chilienne adorable et une grosse bouteille d’oxygène. Ni une ni deux nous mettons tout ce petit monde sous oxygène et tentons de les raisonner. A 20h nous obtenons gain de cause et après un gros coup de main pour tout replier, ils reprennent la route.
Notre diner est froid mais tant pis je suis soulagée de les voir récupérer doucement et accepter de redescendre. Maintenant il faut vite nous mettre au chaud, les températures cette nuit vont avoisiner les -15°C.
Emmitouflés jusqu’aux orteils, nous arrivons vite à nous réchauffer mais impossible de trouver le sommeil, il est presque 2h du matin, le réveil est à 6h et nous avons les yeux grands ouverts… satanée altitude !
Malgré cette courte nuit, nous arrivons à nous extirper de nos sacs de couchage pour revêtir bonnets, gants et doudounes et partir à la découverte de ce fabuleux champ de geysers !
En effet le spectacle est magnifique ! Bon c’est plus des fumeroles que de véritables geysers d'eau mais avec la brume matinale l’instant est magique !

Et nous ne sommes pas les seuls à en profiter, des dizaines de car touristiques se succèdent sur les lieux !
Une fois le soleil levé pour nous réchauffer, nous revenons tranquillement à notre 4x4 prendre notre petit déjeuner.
La veille, aucun de nous n’était motivé pour mettre les doigts dans l’eau froide, alors nous avons laissé notre vaisselle sale à l’avant DANS la voiture. Et ce matin, surprise, tout est gelé !
Nous prenons notre café sous le regard curieux d’une vigogne puis nous rangeons tout et quittons les lieux.
En route pour Calama, nous passons visiter l’église du village de Chiu-Chiu. La toiture et les portes sont en bois de cactus c’est simple et très joli.
Vers 13h nous arrivons à Calama, cette ville n’est absolument pas jolie et très polluée mais nous sommes intéressés par la visite de sa mine, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde (près de 8km2 et une profondeur d’environ 1,1 km).
Par chance, nous arrivons pile à temps pour nous inscrire et profiter du tour de la journée. On nous fournit casque et gilet de chantier et nous montons dans le bus.
La visite est au profit d’une association pour les enfants malades, ce qui est un peu ironique car nous savons très bien que les mines ne dégagent pas que des bonnes choses pour les populations autour…
Nous faisons un premier stop dans la ville fantôme de Chuquicamata. Il y a quelques années, toutes les familles de miniers vivaient là, à quelques kilomètres à peine de l’immense cratère. Mais pour des raisons organisationnelles (il existait des réserves de cuivre sous la ville) et surtout sanitaires (ben oui quand même !), ils ont tous été relogé à Calama et la ville est restée intact depuis leur départ.
Pas un grand intérêt mais ça nous permet de poser pas mal de questions sur les mesures de sécurité, et les modalités d’installation d’un tel chantier !
Ensuite nous enfilons nos casques et nos gilets et traversons la mine en bus. On nous autorise à descendre une fois arrivés dans une zone sécurisée où nous découvrons l’immensité de cette mine du haut d’un mirador.
Les camions qui arpentent ses pentes vertigineuses sont énormes et leurs roues doivent bien faire près de 3m de haut ! C’est très impressionnant.
La visite se termine par quelques photos puis nous repartons vers Calama. Il est trop tard pour rejoindre San Pedro de Atacama, et la ville est très insécure, donc nous dormons à contre cœur dans un camping plus que spartiate.
La nuit n’est encore pas très reposante, les chiens aboient sans cesse et à 6h du matin nous sommes réveillés par une grosse manifestation où la fanfare est de sortie…
Nous sommes épuisés, nous décidons de vite faire le plein de nourriture et d’essence et de retrouver notre petit camping pour quelques jours de repos. Je dois vraiment être bien fatiguée puisqu’en plein milieu des rayons du magasin, ma vue se brouille, impossible de voir la moindre étiquette sur le rayon de thon face à moi… petite frayeur mais juste après arrive la migraine, donc rien de grave heureusement. Je regagne la voiture le cadi à moitié plein, impossible de poursuivre, en plus dehors le soleil tape fort, ce qui n’arrange rien ! Heureusement Thib assure la conduite et je peux dormir tout le reste de la route.

Nous passerons les 3 jours suivant dans ce petit havre de paix. Nous avons grand besoin de nous reposer et surtout l’heure des impôts a sonnée ! Et oui, on a beau être à l’autre bout du monde, impossible d’y couper. Personnellement je passe deux jours à m’arracher les cheveux et découragée je finis par remettre ça à plus tard.
Et puis les voyageurs se succèdent dans le camping et nous faisons de jolies rencontres alors franchement entre mon ordi et les soirées guitare et chants au coin du feu, le choix est vite fait ! J’en profite même pour sortir mon ukulélé (on l’avait un peu oublié celui-là…) Mais bon il est clairement trop tôt pour me la jouer en public… Va falloir faire quelques gammes avant :-). Bref les journées passent vite et l’heure de repartir approche.
Cette fois direction la Bolivie !! Un pays et une culture bien différente que nous avons hâte de découvrir. Avant de reprendre la route, il faut se pencher sur l’itinéraire.
Nous avons décidé de traverser la frontière juste au Nord de San Pedro et de traverser le Sud Lipez jusqu’au Salar d’Uyuni où nous avons rendez-vous avec Benjamin et Tiffany (2 Français rencontrés au début de notre voyage).
Mais cette partie de la Bolivie est un vrai challenge. Les routes sont en très mauvais état (quand il y a des routes), la plupart du trajet se fait entre 3000 et 4000m avec un passage à 4900m, et le froid et le vent ne font pas de cadeau…
Bref, nous prenons tous les renseignements nécessaires et programmons le départ pour le lendemain.
Adieu beau Chili et Bonjour Bolivie !!

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