CHILI Part 5 : Valparaiso Mon Amour

« Valparaiso, comme tu es inconséquente…, tu n’as pas peigné tes cheveux, tu n’as jamais le temps de t’habiller, tu t’es toujours laissée surprendre par la vie. » Pablo Neruda

Nous sommes le 3 mars quand nous entrons dans Valparaiso. J’ai tant aimé cette ville que je tenais à faire un post entier sur notre escale là-bas. Et puis ça vous fera un peu moins de lecture cette fois :-).

Valparaiso, ou « Valpo’ » pour les intimes, est une ville séparée en deux parties : le quartier des affaires et le port sont dans la partie basse et plane de la ville, et les collines abruptes dans la partie haute où se dressent des milliers de maisons colorées.

Les premiers habitants, les « Changos », vivaient de la pêche mais dès l’arrivée des conquistadors espagnols, elle devint une étape importante pour les bateaux qui emportaient de l’or en Espagne, et le siège de bien des combats et pillages.

Ce fut aussi le lieu de naissance commun d' Allende et Pinochet. Ce qui lui valut d'être au cœur de l'action lors du coup d'état militaire le 11 septembre 1973.

En plus de son intérêt historique, de nombreux artistes tombèrent sous son charme la transformant en musée à ciel ouvert !

Pablo Neruda : célèbre poète Chilien y avait une de ses maisons.

C’est une ville qui semble suspendue dans le temps, ses rues abruptes et sinueuses sont jonchées de détritus, ses maisons semblent être en cartons, complètement branlantes où parfois entièrement brulées sans être remplacées, d’un premier aperçu on voudrait fuir et pourtant…. Il y existe une ambiance où tout semble possible.

On s’y balade avec bonheur car chaque maison a sa couleur, et chaque mur sa peinture.

Les collines de Cerro Concepcion, Cerro Alegre, Cerro Panteon et Cerro Bellavista sont les plus célèbres, on y accède à pied ou par de vieux funiculaires.

Bref, nous sommes dimanche et nous arrivons vers 14h à notre hôtel : La Casa Piola. Dany le gérant est Français. Il est super sympa et nous trouve en moins de deux un parking sécurisé chez une de ses connaissances ! Parfait ! Nous vidons toutes nos affaires et découvrons avec bonheur son petit havre de paix.

Chambres spacieuses, salle de bain moderne avec lunette de toilette et un VRAI pommeau de douche (ça parait bête mais ça change tout !), petit patio extérieur avec barbecue, canapé, musique, cuisine tout équipée avec thé et café à volonté, ET machine à laver !!

Le grand luxe !!

Après s’être extasiés devant notre nouveau logement tout confort, c’est douche obligatoire pour tout le monde ! Il ne faudrait pas que Dany meurt asphyxié ! Hum oui, on ne s’est pas lavé depuis 4 jours et avec les barbecues, notre parfum quotidien c’était « feu de bois »… Même nous on ne peut plus se sentir alors : du savon viiiiiiiite !!!

Une fois métamorphosés : peignés, parfumés et parés de jolies tenues propres nous filons garer nos précieux bolides à l’abri des regards malintentionnés.

Sur le chemin du retour, trop pressés de découvrir la ville, nous parcourons à pied les ruelles remplies de tag, de peintures et de graffitis. Shooting photo assuré !

On avait presque oublié ce que c’était de flâner devant les boutiques en mangeant des glaces ;-) !

Valparaiso est décrite comme une ville enfouie sous la grisaille, nous sommes chanceux parce que nous n’aurons qu’un ciel bleu éclatant durant tout notre séjour, faisant ressortir d’autant plus les milliers de couleurs.

A l’approche de notre petit havre de paix, nous sommes attirés par une odeur de… pizza !! Aller aujourd’hui c’est dimanche et jour de fête : nous commandons nos pizzas et les dégustons sur notre petite terrasse privée.

Notre séjour ici s’annonce plutôt bien !

Pour être sûr de bien saisir l’intérêt artistique et historique de cette ville, dès le lendemain nous décidons de suivre une visite guidée.

Après quelques emplettes, nous retrouvons notre guide et son T-Shirt Valpo’top pour 3h de visite passionnante dans les rues de la ville et même un petit moment dégustation de pisco (ne le dites pas aux Péruviens mais ici le Pisco c’est Chilien :-) !).

Nous apprenons que le Street Art est très réglementé à Valparaiso. Chaque artiste doit obtenir l'autorisation du propriétaire de la maison s'il veut peindre un de ses murs. Parfois c'est le particulier lui même qui paie un artiste pour recouvrir les tagues de ses murs par une fresque de son choix. Il est interdit de taguer sur une fresque.

Certains sont payés par la municipalité pour repeindre des murs entiers de plusieurs centaines de mètres : comme INTI sur cette photo.

Nous clôturons cette super journée culturelle en savourant des petits mets chiliens, profitant des derniers rayons de soleil en terrasse.

Puis nous rentrons à la casa, il est temps de laisser libre cours à nos âmes d’artistes en filant rêver dans nos lits douillets !

Avant de partir pour cette belle aventure, nos marraines les bonnes fées ont mis dans nos sacs à dos un drone ! (Merci à elles/eux !!).

Malheureusement, nous n’avons pas vraiment pu en profiter. En Patagonie : trop de vent et interdit la plupart du temps, sur la carretera australe : trop de vent et un problème de magnétisme… Bref, on a vu tellement de belles choses qu’on est un peu frustrés de ne pas pouvoir vous les partager vues du ciel…

Du coup on a décidé de se rendre à l'unique boutique DJI (spécialiste de notre drone) qui se trouve à Santiago pour régler le problème.

Comme vous l’avez compris, à part Valparaiso, nous fuyons un peu les grandes villes. Du coup pas d’escale prolongée prévue à Santiago. Thibault prend donc un bus le lendemain de Valparaiso pour se rendre à la boutique contactée la veille. Le pauvre… après le 4x4, je crois que les bus locaux sont devenus son deuxième moyen de locomotion !

Mais notre plan en vaut la peine puisqu’il revient en fin d’après-midi avec un drone en parfait état de marche comme on nous l’avait prédit : « juste un petit réglage à faire en boutique Monsieur et il sera comme neuf » cool !! A partir de maintenant vous verrez sûrement quelques jolies photos aériennes se glisser dans nos albums !

Nous passons le reste de notre séjour à flâner dans les rues laissant libre cours à nos talents de photographes, à siroter du bon vin avec nos Lions préférés, tout en savourant le bonheur de ce confort temporaire.

Nous dégustons même (ou plutôt engloutissons avec peine) la spécialité du coin : la chorrillana : une véritable montagne de viande/poisson, avec frites recouvertes d'œufs au plat… une folie diététique qui nous remplit l’estomac au moins jusqu’au lendemain :-) !

Puis vient l’heure des aux revoirs. Au réveil, nous quittons non seulement notre petit nid douillet et nos hôtes extras mais aussi nos copains d’aventure.

Les Lions filent au Nord faire du kite surf et nous sur la côte pour retrouver les vagues.

Nous refaisons nos sacs et retrouvons notre fidèle bolide pour reprendre la route, emportant avec nous l’odeur enivrante de lessive et une tonne de souvenirs merveilleux !

Let’s go : On the road again !