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CHILI Part 6 : La tête dans les étoiles et les pieds sur la Lune

  • Photo du rédacteur: Sophie
    Sophie
  • 27 avr. 2019
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 mai 2019



Pour notre retour à l’état sauvage, nous longeons la côte Pacifique en remontant toujours plus au Nord, espérant croiser quelques vagues clémentes. Mais cette partie de la côte ressemble plus à un enchainement de stations balnéaires. Nous n’aurons pas mieux qu’une simple baignade au moment du déjeuner. Et pour la même raison, il est difficile de trouver un bivouac en bord de mer. Tant pis, nous avançons notre rendez-vous avec les étoiles et filons à l’observatoire de Combarbala : « La Cruz Del Sur ».


Cette région est célèbre pour ses nuits féériques où le ciel est si pur qu’il fait la joie des astronomes ! Ce soir nous n’avons presque pas de lune alors c’est l’occasion ! Nous réservons une visite guidée de l’observatoire à 21h30. Ça nous laisse le temps de planter notre bivouac juste à côté, seuls au monde.



Et l’on ne croit pas si bien dire, à 21h30 tapantes la visite commence… pour nous 2 ! Pas d’autres intéressés ? Tant mieux, nous allons avoir 2h de visite privée en amoureux sous les étoiles…. What else ? Bon, petit bémol, tout est en Espagnol… Même si on s’est clairement amélioré on est loin de tout saisir niveau télescope, nébuleuse, constellation...

Mais bon un peu de body langage (la constellation du poulet… ah oui je vois bien !) et tout va bien :-).


Nous passons une super soirée en tête à tête avec les étoiles jetant même un petit coup d’œil dans l’énorme télescope mis à notre disposition !


Puis vient le moment de rejoindre notre bivouac, nous profitons d’une petite balade nocturne éclairés par les astres pour tenter un shooting photo en mode pause longue… mouais…peu convaincant…Il va falloir réaliser quelques réglages pour parfaire nos photos by night !


Au réveil, le soleil se dévoile éclairant le ciel d’un rose éclatant. Il n’y a pas un bruit, pas un chat, la nuit fut calme et reposante.



Après un bon café, Thibault s’attaque à la vidange. La faire faire ici coûte un peu cher et comme je voyage avec Mac Gyver : no problème ! Moins d’une heure plus tard et avec quelques taches d’huiles en plus, le pro de la mécano arbore un fier sourire : vidange : check !




Nous reprenons la route en direction de la vallée d’Elqui et de ses vignes à perte de vue. Mais avant de l’atteindre, nous traversons un paysage montagneux, aride, où les premiers cactus font leur apparition. Ils sont énormes !


En milieu d’après-midi nous décidons de nous arrêter dans une oasis au bord d’une rivière pour passer le reste de la journée. D’un premier coup d’œil l’endroit est désert et nous ne risquons pas d’être dérangés vu le no man’s land qui règne autour…

Mais ici le calme est souvent là avant la tempête ! Et c’est au moment de la sieste que nos discrets voisins décident de venir se baigner, se garant à 10m de nous et laissant bien sûr les portes de leur golf tunning ouverte avec la techno à fond… Parfois vraiment je ne comprends pas…





Pendant que je bouquine, me repose et écris au soleil, Thibault a repéré un bruit suspect sur un roulement avant gauche et se lance dans un démontage de roue interminable ! Le premier d’une longue série ! Mais là c’est la première fois que je vois notre bolide sur 3 pattes… et ça fait tout drôle !




Jusqu’à ce que la nuit tombe, rien ne va venir troubler le travail de titan qu’il accomplit, pas même la colonie de chèvres qui nous offre un joli petit défilé !


Nous dinons à la lueur des étoiles et filons nous coucher. A peine endormie je suis réveillée en sursaut par une énorme secousse… le 4x4 a tremblé j’en suis sûre ! Thib n’a rien senti, RAS dehors, est-ce mon imagination ?


Le lendemain nous filons en direction de Pisco Elqui. Perdu dans la vallée, entre montagnes et vignes, ce petit village est renommé pour sa distillerie de pisco et nous comptons bien y faire un tour !


Mais avant nous retrouvons notre route de montagne, serpentant entre les cactus et les troupeaux de chèvres, nous franchissons un col à 2000m et rejoignons la vallée où la sècheresse fait place à une verdure luxuriante et des pieds de vignes à perte de vue ! C’est magnifique !



Nous déjeunons rapidement sur la petite place du village, et filons pour notre visite guidée de la distillerie. Cette fois nous avons pris la visite en Anglais histoire de bien tout saisir… Erreur, notre guide a un tel accent que finalement en espagnol ça aurait été plus audible... D’autant plus qu’il n’a pas l’air très concerné et pianote sur son téléphone entre chaque salle, soufflant avant de répondre à chacune de nos questions… Hum sympa !



Tant pis pour lui, nous, ça ne nous empêche pas d’en profiter et de faire durer le plaisir (à son grand désarrois) lors de la dégustation. Le meilleur pisco est gardé en cave pendant 10 ans avant d’être servi, et les tonneaux sont solidement ficelés en cas de tremblement de terre.


Notre guide nous précise qu’il arrive souvent que la terre tremble et que pas plus tard qu’hier ils ont eu une grosse secousse…J’en étais sûre, c’est une secousse sismique qui m’a réveillé !

Après un petit tour à la boutique pour s’offrir une bouteille, nous récupérons nos coupes offertes par la maison et filons.


Ce soir, nous avons décidé de rejoindre Pierre et Sophie sur leur spot de kite surf au bord du lac de Gualliguaica. Ils nous ont envoyé une photo, ça a l’air magnifique ! Et on a bien l’intention de faire tourner notre nouvelle bouteille de Pisco pour l’apéro !


Nous faisons quelques courses en route, (ici notre petit plaisir c’est d’acheter un poulet rôti. Ils sont copieux et très bons et nous épargne cuisine et vaisselle pour une soirée !) et rejoignons nos petits lions !


L’endroit est incroyable, un lac entouré de montagnes karstiques où des milliers de voiles colorées fendent le vent !



Le matin l’eau est limpide et calme, le thermique n’étant pas encore levé nous pouvons nous baigner tranquillement, s’adonner au paddle ou même se laver en papotant !



L’après-midi le vent souffle fort, nous obligeant à laisser la place aux kites surfeurs. Sophie et Pierre s’y donne à cœur joie. Ça donne envie d’apprendre ! Qui sait nous franchiront peut-être le pas avant la fin du voyage !?



Et le soir c’est apéro, barbecue et franche rigolade ! Nous initions à nos parties de dés endiablées : Gaetan et Elisa, un couple de Français voyageant en combi Volkswagen.

A nous tous, ça fait une joyeuse bande et les soirées sont animées !



Entre deux baignades, Thibault bricole et nous intervertissons les pneus pour répartir l’usure entre l’avant et l’arrière. Il faut bien y passer un jour alors cette fois je m’y colle ! Premier changement de roue… ouch ! : check !





Le soir nous profitons de la brise fraiche pour courir un peu, le cadre est magnifique et ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas fait un peu violence alors c’est footing et séance de stretching sous la direction de maitre Thib pour les motivés !


Nous passons 2 jours géniaux avec les copains ! Le dernier soir, nous partageons un verre de vin avec Sabine et son mari, un couple d’Allemand qui voyagent avec leurs jumeaux de 5 ans. Hasard ou providence ils nous conseillent une route en Argentine qui semble incroyable ! Une série de pistes hors des sentiers battus.

Ni une ni deux, nous décidons avec les Lions de faire cette route ensemble.



Quand les routes se transforment en piste il est plus sage de ne pas s’y aventurer seul. Tout peut arriver et cela est assez rassurant de savoir qu’un autre van peut nous aider. C’est sûr quoiqu’il arrive nous ferons cette route ensemble !


(Nous ne le savons pas encore mais cette route sera de loin l’une des plus belles de notre périple !).


Requinqués de ces belles rencontres, de ce soleil, et de ces baignades, nous reprenons la route de la côte. Nous avons de nouveau besoin d’un soudeur pour notre toit alors nous faisons une escale à La Serena (grosse ville la plus proche). Malheureusement, nous allons être ballotés d’un endroit à l’autre de la ville sans trouver notre bonheur. Tant pis, ça attendra, dans quelques jours nous atteindrons Copiapo, peut-être que là-bas nous trouverons notre homme !



Nous passons la nuit sur une plage déserte, entre deux dunes de sables, battues par le vent, à Caleta Chañaral. Levés aux aurores nous rangeons nos affaires et filons, une longue route nous attend jusqu’à Copiapo.


Nous embarquons avec nous deux auto-stoppeurs Chiliens qui ont campés non loin et les déposons en route. Vers 15h nous arrivons en ville.

S’en suit une véritable chasse au trésor à la recherche d’un soudeur… Mais à nouveau il nous faut renoncer.




Le soleil va pas tarder à se coucher alors tant pis, nous laissons tomber et parcourons les derniers kilomètres qui nous séparent de la plage de Bahia Inglesa où nous avons prévu de dormir.



Cette plage est une étendue de sable blanc bordée par une esplanade où les gens profitent des derniers rayons de soleil pour se promener.



Parfait nous nous garons face à la mer et savourons le beau coucher de soleil qui s’offre à nous. A 21h30 nous sommes au lit ! Malheureusement, c’est l’heure à laquelle les souris dansent… Deux voitures de Chiliens débarquent, se gare juste à quelques mètres de nous (sur une immense plage, quel dommage !) et monte le son… Jusqu’à 2h du matin nous danserons dans notre lit au rythme des watt d’à côté et des discussions alcoolisées de nos voisins ! Pff on ne s’habituera jamais je crois…





Au réveil, une seule mission, rejoindre Caldera pour trouver LE soudeur tant recherché ! Après quelques nuits en bas, il est temps de retrouver notre lit ! Comme à chaque fois nous arpentons la ville, d’atelier en atelier. A 15h toujours rien… Je finis par demander à l’office de tourisme, un peu désespérée.


C’est Betty, une adorable Chilienne qui m’accueille. Quelle aubaine, j’ai frappé à la bonne porte puisque c’est elle qui sera notre bonne fée ! Comme par hasard, son mari est mécanicien et a un poste à souder. Elle l’appelle pour l’informer de notre arrivée et nous donne son adresse. Nous retrouvons son mari, malheureusement il n’a pas le bon matériel. Adorable, comme sa femme, il ne s’arrête pas là et nous conduit chez un de ses amis, directement au centre de réparation des citernes de fuel des stations-services du coin. Et là miracle !


Nous tombons sur une équipe de choc qui nous répare notre toit en faisant du super boulot ! YES !


Nous repartons tout heureux, mission impossible accomplie ! Merci Betty !!


Pour fêter ça, nous avons rendez-vous ce soir avec nos Lions préférés sur la plage de Bahia Cisnes ! Nous avons prévu de nous suivre pour passer la frontière vers l’Argentine avant d’attaquer les fameuses pistes ensembles.




Le spot de nos retrouvailles est magnifique, des dunes de sable et une grande plage battue par les vagues. Parfait pour quelques jours de farniente. Encore seuls à notre arrivée, nous nous lançons dans quelques petits franchissements pour dérouiller un peu notre 4x4.


Montées dans le sable, descentes abruptes, virages sablonneux… Je prends même le volant pour expérimenter la conduite sur sable ! Quelques heures après, comme prévu, nos copains débarquent !




Les deux jours qui suivent nous permettent de profiter de nos derniers moments sur la côte Chilienne.


Au programme, farniente, jeux de sociétés, footing, séance de sport collectif sur la plage, surf, je prends enfin mes premières vagues !


Thibault (rebaptisé « Turbo » par Tom) prend enfin un peu de bon temps et se jette dans l’eau froide aussi ! Nous profitons de ce cadre magnifique pour faire quelques prises avec notre drone qui fonctionne enfin à merveille !


Le dernier soir nous le passons avec Gaetan et Elisa qui nous ont retrouvé. Un beau samedi soir sur la plage !


Le lendemain nous reprenons la route, direction le Paso San Francisco pour rejoindre l’Argentine. Nous faisons une halte rapide à Copiapo pour faire le plein d’essence, de nourriture et d’eau et entamons la montée vers le Parque Nacional Tres Cruces qui borde la frontière.

Nous passons de 0 à 3000m en une journée et avons prévu de dormir avant le parc pour nous acclimater. Le poste de frontière étant à 4300m, il nous est impossible de le faire en une seule journée.


La route est magnifique, nous longeons un canyon et passons la soirée dans un petit coin tranquille près de la maison d’Umberto et de ses chèvres.



Après pas mal d’hésitation, nous nous lançons à la découverte du parc dès le lendemain espérant trouver un bivouac à la même altitude pour ne pas nous faire avoir par le mal aigu des montagnes (MAM).


Nous franchissons un premier sommet à 4200m, la vue est à couper le souffle :-) !

Nous avons l’impression de marcher sur la lune !



Puis nous redescendons sur la Laguna Rosa pour déjeuner à 3500m. L’endroit est magique, les couleurs sont incroyables !!



Depuis la veille nous nous hydratons sans arrêt et sommes peu gênés par l’altitude. A par un peu d’essoufflement, tout le monde va bien. Malheureusement, impossible de dormir sur place sans payer cher l’emplacement (les gardes du parc veillent au grain). Nous croisons un guide local qui nous conseille de passer la frontière Chilienne et de dormir juste avant le poste de frontière Argentin (les deux postes étant séparés de bien 100km) sur une lagune magnifique avec thermes chaudes. Sans trop hésiter nous nous exécutons.



Nous passons juste à temps le poste de contrôle nous faisant quitter le Chili et nous arrêtons à la Laguna Verde.



En effet le décor est splendide !!



En revanche, grosse erreur, nous sommes à 4300m !



Le début de soirée se passe plutôt bien, nous profitons d’un petit bain dans les sources naturelles d’eaux chaudes avant que le soleil se couche et que le froid nous glace. A la nuit tombée, nos têtes se font lourdes, et nous frôlons le MAM ! Dans ces cas-là, une seule solution : redescendre de 500 ou 1000m. Malheureusement nous sommes bloqués entre deux frontières sur un plateau avoisinant les 4000m. La nuit va être pénible et longue pour tout le monde. Sans compter les -5°C qui nous glaçent jusqu’aux orteils. Nous veillons les uns sur les autres et filons à la première lueur du jour afin de redescendre au plus vite.


Nous passerons un dernier col à 4800m (un Mont Blanc !) avant de pouvoir enfin souffler au check point Argentin. Bien que nous ayons un peu subit ces dernières heures, nous sommes récompensés par un paysage époustouflant tout le long de la descente.


Les couleurs se mélangent, le décor change, après un bon café chaud nous reprenons nos esprits et contemplons en silence ce paysage de rêve.




Au revoir le Chili, Bonjour l’Argentine ! Nous descendons tranquillement vers Fiambala, ville départ d’une nouvelle aventure ensemble !!

 
 
 

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