Maroc : Un premier pas vers l'aventure... et ses galères !
- Sophie
- 13 juin 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 juin 2018

Quinze jours en Avril 2018 : c'est la période que nous avions fixée pour s'octroyer un peu de repos et partir ENFIN sur les pistes Marocaines avec notre 4x4 quasiment achevé. Un bon moyen d'allier l'utile et l'agréable puisque nous pourrions tester notre maison sur roues en condition réelle tout en admirant de merveilleux paysages... Enfin c'est ce que l'on croyait !

Le 14 Avril : c'est le grand départ pour Thibault qui assurera la descente seul puisqu'il me reste une semaine de travail avant de le retrouver directement à Marrakech. Le 4x4 est chargé à bloc : nourriture, réserve d'eau, linge, affaires de randonnée et de plage, plaques de désensablement (sait-on jamais), même la planche de surf a trouvé sa place !

Après une petite halte chez des amis à Bidart et deux jours pour la descente de l'Espagne, la frontière Marocaine pointe le bout de son nez. Première traversée pour notre Toyota, à l'aube, mais sans phare... Jusque là rien d’embêtant, probablement un fusible qui a grillé, Thib verra ça en arrivant.
Arrivé à Tanger, le voyage commence pour Thibault, il attaque trois jours de pistes au milieu des montagnes enneigées et des paysages verdoyants. Une vraie bouffée d'air frais pour cet habitué des pistes Marocaines !
Il s'offre aussi quelques bivouacs sauvages, seul au monde en pleine nature... Le pied !


Enfin pas si seul, puisqu'il embarque avec lui deux Marocains qui font du stop sur la route. En plus d'une compagnie agréable ceux-ci vont se révéler bien utiles puisque la veille de son arrivée sur Marrakech le 4x4 montre des signes de faiblesse et les démarrages se font difficilement. Les deux paires de bras supplémentaires sont alors d'un bon secours pour le pousser...

Samedi 21 juin : Jour de libération pour moi, je peux enfin faire mon sac et rejoindre l'aéroport pour une petite virée Marocaine. Enfin presque puisqu'il va me falloir patienter au moins 5 heures avant de décoller, mon avion a du retard.
Peu m' importe, demain je prends mon poste de copilote direction Essaouira et 3 jours de farniente et de surf sur la côte avant de rejoindre les pistes du Sud puis l'Atlas !
Malheureusement c'était sans compter sur les petites failles mécaniques de notre bolide. En effet depuis que celui-ci est garé sur le parking de l'hôtel, impossible de le redémarrer... Même après avoir tenté de recharger les batteries dans le garage le plus proche. Dépités mais pas vaincus, grâce à nos contacts, nous réussissons à organiser une opération dépannage dès le lendemain.
Arrivés sur place, le diagnostic tombe : notre alternateur (tout neuf) de 24V a brulé. Aucune explication à cela, mais le fait est que sans le remplacer, impossible d'envisager de reprendre la route.
Et un petit détail nous chagrine : ce modèle là existe partout dans le monde sauf... en Afrique ! Le sort s'acharne ! S'en suis alors une course contre la montre pour trouver LA pièce ! Notre garagiste chevronné lance les recherches et de notre côté nous jouons la carte de l'appel à un ami pour mettre toutes nos chances de repartir au plus vite. Malheureusement cela ne suffit pas.

Après deux jours sur place à faire des allers retours dans les garages, et au vu de l'absence de solution concrète, nous décidons de filer en bus sur Agadir histoire de rejoindre nos amis du "surf camp de Tom Frager" pour s'octroyer au moins quelques jours de vacances et de plage dans une atmosphère cocooning !
Deux jours de rêve, des vagues au top et un soleil de plomb, c'est déjà ça de gagné ! L'espoir de repartir sur les routes nous gagne même, lorsque Thibault reçoit un appel : on a trouvé un alternateur de 24 V à Zagora qui fera l'affaire, ni une ni deux on le fait envoyer à Marrakech, notre sourire revient...
Mais pas pour longtemps, une fois la pièce en place le moteur ne veut toujours pas fonctionner convenablement... Zut !
Viens donc le moment tant redouté. Voilà une semaine que la situation stagne. Les vacances n'étant pas éternelles nous tirons un trait sur notre escapade et notre priorité est maintenant de ramener le 4x4 à bon port avant de reprendre le boulot.
Nous contactons donc l'assurance en vue d'un rapatriement. Celle-ci nous informe qu'avant de l'envisager nous devons établir un diagnostic précis de la panne dans un garage agrée (ce qui n'est pas le cas de celui où nous attend sagement notre bolide).

Donc rebelote, retour rapide sur Marrakech en bus, contact de la dépanneuse, attente, attente, attente encore, puis enfin dépannage pour aller dans le garage juste en face... La blague !
Sur place on nous fait savoir que comme c'est le week-end le garage va fermer donc ils ne s'en occuperont pas avant lundi et comme mardi est un jour férié... C'est pas gagné !
C'en est trop pour nous, bien que ces deux jours d'attente nous aient permis de visiter les trésors de Marrakech, nous voulons rentrer au plus vite et si possible avec notre voiture.

Après de nombreuses heures d'appels autour de nous et de réflexion, notre décision est prise : lundi à la première heure nous achèterons deux batteries neuves et entamerons notre remontée sans alternateur vers la France !
Et on l'a fait ! Nous avons enchainé les kilomètres pendant trois jours, sans phare ni essuie-glace mais heureusement avec le soleil et nos petits bras pour pousser en cas de démarrage.
Nous avons même fait une jolie rencontre sur la route :-) ...


Malgré la fatigue et nos esprits dépités, pas question de se laisser abattre ! Nous avons réussi le dernier soir à trouver un joli bivouac, isolé de la route, pour tester notre tente de douche, notre réchaud et inaugurer notre table pliante au moins une fois avant de rentrer :-) !

Au final, même si ce ne fût pas vraiment les vacances que nous avions imaginé, ces petites péripéties nous ont permis non seulement de découvrir des failles mécaniques avant le grand départ, mais surtout de renforcer notre confiance l'un en l'autre et de se rassurer sur notre capacité d'adaptation.
Quelqu'un nous a dit récemment que lorsque l'on part à l'aventure c'est 20% de bonheur pour 80% de galères.... Alors si on arrive à être heureux même dans la galère : on est parés !! :-)
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